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Grève des travailleurs sans-papiers : Adresse à la Région IdF, aux maires de l’ile de France et aux conseillers généraux

dimanche 25 avril 2010, par LDH Paris 14e

Demande au Conseil Régional, aux maires de l’ile de France et aux conseillers généraux, de soutien aux travailleurs sans papiers en grève,
par les Comités de Soutien Unitaire de l’Ile de France.

Depuis le 12 octobre 2009 des milliers de travailleurs sans papiers sont engagés dans une lutte inédite par son ampleur. Malgré leur courage exemplaire, leurs revendications de régularisation se heurtent à une fin de non recevoir du Ministère du Travail et ce malgré un soutien syndical, associatif et populaire large y compris jusque dans les rangs de la majorité présidentielle et du patronat.

Les Comités de Soutien Unitaires (CSU) de l’Ile de France soussignés, soutenant les grévistes dans de très nombreuses communes de la région, demandent au pouvoir exécutif de la Région Ile de France et à leurs représentants au sein du Conseil Régional, aux maires et conseillers généraux de soutenir les travailleurs sans papiers tant dans leurs revendications que dans leur lutte notamment par les actions suivantes :

En Urgence

  1. Mettre tout en œuvre pour que les loyers, taxes et charges auxquels les grévistes sans ressources depuis bientôt 6 mois ne peuvent faire face puissent être payés par les collectivités locales et qu’à défaut des moratoires soient établis (par exemple en ce qui concerne le paiement des impôts locaux). Trop de grévistes ont d’ores et déjà perdu leur logement dans cette lutte.
  2. Obtenir des cartes de transport gratuites pour les grévistes. Des milliers de grévistes n’ont plus les moyens de payer des titres de transports ce qui est un lourd handicap pour la lutte qu’ils mènent.
  3. Exiger des préfets de l’Ile de France que soit mis fin aux arrestations de grévistes et que soient poursuivis les employeurs qui intimident, menacent et exercent des violences à l’égard des grévistes et leurs soutiens entravant ainsi le droit de grève. Le droit de grève doit être respecté et nous demandons que la région dénonce les pratiques actuelles de criminalisation de la grève auprès des ministères appropriés.

Dans un deuxième temps

  1. Créer les conditions propices à la régularisation de travailleurs sans papiers dans toutes les entreprises et organismes avec lesquels la Région, les départements et les mairies sont en relation soit par leurs compétences soit par les financements. Il est demandé que la Région, les départements et les mairies identifient un interlocuteur auquel les organisations syndicales et associatives puissent s’adresser pour résoudre dans l’intérêt des travailleurs sans papiers les situations où ils sont commandités directement ou indirectement.
  2. Intervenir auprès du Ministère du Travail pour que les grévistes et leurs représentants soient reçus, que des critères justes et acceptables de régularisation soient énoncés et appliqués pour mettre fin à la situation inique que vivent ces travailleurs.
  3. Faire connaître auprès des instances économiques de la région (Chambres de Commerce et d’Industrie, Chambres d’Agriculture...) leurs actions.
  4. Les travailleurs sans papiers contribuent à l’activité économique de façon importante en particulier dans des secteurs indispensables comme le bâtiment, le nettoyage, la restauration, la sécurité et l’aide à la personne.

    La Région, les départements et les mairies en tant que donneurs d’ordres, attributaires d’aides et responsables de compétences clés dans ces secteurs (logement et bâtiments publics, transports, santé, formation, ...) ont les moyens de peser de façon significative dans la lutte en cours (y compris en mettant un frein aux licenciements abusifs) et au delà de créer des conditions – et des conditionnalités – de régularisation dans
    l’ensemble du tissu économique et social avec lequel ils sont en relation.

    La régularisation des travailleurs sans papiers est dans l’intérêt de la région Ile de France. La fin de non recevoir du Ministère du Travail, la répression syndicale et la criminalisation tant des travailleurs que des employeurs, qui dans les conditions actuelles ne peut que pousser à une économie clandestine, ne le sont pas.

    Nous demandons aux représentants mandatés d’œuvrer activement comme force progressiste aux côtés des travailleurs en lutte. Nous vous demandons également une rencontre entre les responsables politiques sollicités, les comités de soutien et les grévistes.

    CSU 17ème

    CSU 12ème

    CSU 20ème

    CSU Montreuil (93)

    Comité de soutien de « la rue du Regard » Paris 6

    Collectif départemental de l’Essonne (91)

    Comité de soutien des « oubliés de St-Paul » à Nanterre (92)

    Comité de soutien des travailleurs sans-papiers de Joinville (94)