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La régularisation de tous les travailleurs sans papiers : une question de droits et de dignité

dimanche 1er juin 2008

Les travailleurs sans papiers font marcher des secteurs entiers de l’économie française. Ils sont salariés à côté de chez vous, dans la restauration, le nettoyage, le bâtiment. Ils viennent du Mali, d’Algérie ou d’ailleurs. Ils payent des cotisations maladie, mais ils ne bénéficient pas de l’accès aux soins. Ils payent des cotisations retraite, mais ils n’ont aucun espoir d’en toucher une. Ils ne prennent le travail de personne : s’ils trouvent des emplois, c’est qu’ils acceptent ceux dont personne ne veut, là où il y a pénurie de main-d’oeuvre. Ils vivent depuis de nombreuses années en France, souvent plus d’une dizaine. Ils sont venus pour vivre et pour faire vivre leur famille.

Depuis le 15 avril 2008, ils ont pris la parole soutenus par des organisations syndicales et des défenseurs des droits de l’Homme. Ils ne veulent plus vivre dans la peur du contrôle, dans l’attente d’une régularisation incertaine, dans la précarité organisée par des lois xénophobes. La mobilisation s’étend autour de la grève de ces salariés, qui met au jour l’iniquité de leurs conditions de vie. Tous possèdent soit un contrat, soit un monceau de bulletins de salaire qui constituent autant de preuves de leur intégration. Ils ont constitué des dossiers, ils attendent la reconnaissance de leur dignité et de leurs droits.

Face à leur mobilisation, le gouvernement a commencé à céder, en acceptant de faire examiner leurs dossiers de régularisation. Mais au-delà de ces 600 grévistes soudain visibles, ce sont des dizaines de milliers de travailleurs qui partagent aujourd’hui les mêmes conditions de vie intenables. Va-t-on laisser une sélection au compte-gouttes tuer l’espoir qui grandit chez ces femmes et ces hommes courageux, et mettre en péril les entreprises qui réclament leur régularisation ? Les représentants des secteurs concernés (hôtellerie, restauration) et de nombreux chefs d’entreprises réclament eux-mêmes un processus de régularisation global pour sortir de l’hypocrisie actuelle.

La LDH Paris 14/6 exprime sa solidarité envers les grévistes et demande la régularisation de tous les travailleurs sans papiers, sur la base de procédures et de critères objectifs