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Le Mali sous forte pression par le Ministère de l’Immigration français

dimanche 4 janvier 2009

Une délégation française s’apprête à intervenir au Mali le 7 Janvier prochain afin de forcer le gouvernement Malien à signer les désormais bien connus accords de gestion des flux migratoires.

Il faut une bonne dose de naïveté pour croire aux discours enchanteurs des représentants du Ministère de l’Immigration français et voir dans ces accords dits concertés des avantages aux deux parties, avantages dits gagnant-gagnant. On sait cette expression à la mode, elle est pourtant galvaudée à l’envie et devrait bien plus souvent susciter de la méfiance, voire une certaine défiance de la part de ceux à qui on explique qu’ils ont tout à y gagner.
Nul doute que cet esprit « gagnant-gagnant » règne en maître dans la tête des membres du gouvernement français qui, pour mieux faire régresser les droits dans tous les domaines, invoquent la raison qui serait enfin recouvrée de ceux qui résistent encore outrageusement à tant de modernité. Ainsi en va-t-il dans le domaine de la santé avec le paiement par les malades des franchises, dans le domaine du chômage avec l’obligation d’accepter des offres d’emploi au rabais, dans le domaine du salariat avec la rupture du contrat de travail à l’amiable, etc ...
Ainsi en va-t-il donc dans le domaine de l’immigration où il est expliqué aux pays d’où viennent les plus fortes proportions de migrants que s’ils acceptent de ré-intégrer leurs migrants, cela va dans leur propre intérêt.

Allons donc, ce n’est pas l’aide française au développement dont on sait qu’elle n’est pas à la hauteur de ses objectifs et qui plus est qu’elle recouvre des postes bien éloignés – voire aux antipodes – de l’aide consentie aux pays en voie de développement qui compensera les rentrées de devises envoyées par les migrants à leurs familles actuellement. Au moment où ces accords condamnent les pays africains signataires à enfermer leur propre population à l’intérieur de leur frontière, au moment où la France avec cynisme prétend choisir ses migrants les plus qualifiés et ne pas vouloir « subir » les regroupements familiaux – qui font pourtant partie des droits fondamentaux de l’individu -, il est important que le Mali montre toute sa détermination à refuser une politique de coopération à l’encontre du respect élémentaire des droits de l’homme fut-il sans papier. Il faut encourager le gouvernement malien à refuser ces accords irrespectueux envers sa propre population. De multiples associations au Mali – citons le FORAM, Forum pour un autre Mali et l’AME, l’Association Malienne des expulsés – comme en France (dont la LDH) s’opposent à ces accords qui masquent la réalité actuelle honteuse des expulsions violentes et scandaleuses des migrants sans-papier hors de France.

R.H., section LDH Paris 14/6, 04 janvier 2009