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Position du CICA 14ème sur le plan de vidéosurveillance parisien

vendredi 24 avril 2009

Position du CICA 14ème sur le déploiement par la Préfecture de Police de Paris de 1226 caméras de vidéorsurveillance, dont 62 dans le 14ème arrondissement
Texte du comité de coordination CICA 14 - Comité d’Initiative et de Consultation d’Arrondissement du 14ème arrondissement de Paris -
adopté le mardi 7 avril 2009

1. Le comité de coordination du CICA du 14ème fait part de sa vive inquiétude quant au projet préfectoral d’installation de caméras de vidéosurveillance dans l’arrondissement et dans Paris.

2. Le comité de coordination du CICA du 14ème, qui a établi avec la mairie du 14ème des « Modalités de la concertation dans le XIVème arrondissement », constate que les divers acteurs de la démocratie locale (comme les associations ou les conseils de quartier) sont mis devant le fait accompli du projet d’installation de caméras et qu’aucune concertation préalable, sur un sujet aussi sensible et polémique, n’a été organisée.

3. Le comité de coordination du CICA du 14ème note que le projet préfectoral ignore les études existantes qui relativisent considérablement l’efficacité de la vidéosurveillance quant aux objectifs affichés dans le document de la Préfecture de police.

4. Le comité de coordination du CICA du 14ème estime que l’installation de caméras dans l’espace public témoigne d’une méfiance des autorités vis-à-vis des citoyennes et des citoyens et représente une menace pour notre liberté d’aller et venir anonymement. Ce plan s’inscrit dans le développement inquiétant et diffus d’un environnement de surveillance, facilité par les nouvelles technologies (fichiers informatiques, biométrie, géopositionnement, puçage RFID, etc.…) ; d’autant plus inquiétant que cette vidéosurveillance concernerait des enfants, des mineurs (près des écoles par exemple), des malades près des hôpitaux, des « Sans Domicile Fixe ».… La Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) et un rapport du Sénat soulignent l’inadaptation de la législation aux développements technologiques.

5. Le comité de coordination du CICA du 14ème rappelle que nombre d’associations du CICA œuvrent à des actions de solidarité, d’animation, de lien social, de convivialité, en faveur de quartiers à visage humain, et apportent là des réponses plus efficaces et plus durables que ne pourraient le faire des machines, tant au sentiment d’insécurité qu’aux situations de difficultés sociales.

6. Le comité de coordination du CICA du 14ème constate que la Préfecture de police communique sur la baisse régulière de la délinquance à Paris depuis 2001 (et notamment des délits sur la voie publique) ; il rappelle également que Paris reste globalement une ville sûre et agréable.

7. Le comité de coordination du CICA du 14ème estime que les coûts annoncés pour la mise en place du système de vidéosurveillance (plusieurs dizaines de millions d’euros, hors coûts d’exploitation et de maintenance) sont exorbitants au regard des résultats très peu probants enregistrés dans les pays qui s’y sont déjà engagés, de l’absence totale d’études d’évaluation sérieuse en France, et surtout des dangers potentiels qu’il représente pour les libertés publiques.

Dans ces conditions, le comité de coordination du CICA du 14ème arrondissement de Paris demande que la Préfecture de Police et la Ville de Paris reconsidèrent le projet de vidéosurveillance.

A minima, il est de toute façon indispensable de mettre en place à l’échelle parisienne un véritable processus de concertation sur le sujet, avec une large diffusion des informations de différentes sources - préalable minimum à toute décision sérieuse.

Il encourage enfin les représentants de l’État et de la Ville de Paris à maintenir et amplifier leur soutien, notamment financier, aux actions locales menées par les associations et les structures d’animation, de travail social, de solidarité, favorisant l’accès aux droits.