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La Franchise médicale porte atteinte aux droits de l’homme

mercredi 3 octobre 2007

Qu’il suffise de consulter un manuel d’économie générale pour nous rappeler que la science économique est une science humaine, c’est-à-dire qu’elle a pour objet l’être humain. Dès lors il ne paraît pas artificiel de parler d’économie en même temps que de droits de l’homme.

Et il ne peut pas être fait autrement lorsqu’il s’agit d’analyser la réponse faite par le gouvernement au déficit de la sécurité sociale. En effet le projet de loi proposant une franchise médicale, entendez une taxe médicale et qui sera débattu la seconde quinzaine du mois d’Octobre fait peser une menace grave sur un régime de solidarité nationale qui avait été crée à la sortie de la seconde guerre mondiale en accord avec les valeurs républicaines.

Il faut dire les choses telles qu’elles sont : ce sont donc les valeurs républicaines et la règle de solidarité (principe d’égalité et de fraternité) entre tous les Français qui sont menacées par ce projet de loi.

Au nom d’un soi-disant objectif de responsabilisation des patients, il est désormais demandé une solidarité entre les malades au bénéfice de ceux qui sont bien portants. Ce projet de loi est donc tout à la fois malhonnête intellectuellement et porte manifestement atteinte aux droits de l’homme parmi lesquels ceux en situation de précarité qui verront leur état de santé inévitablement se dégrader puisque recourant moins aux soins dont pourtant aucune étude n’a prouvé qu’ils en abusaient. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et le gouvernement de Nicolas Sarkozy ont donc une bien étrange conception de la communauté qui fonctionnerait selon le principe que ceux qui ont des problèmes les règlent entre eux afin de laisser en paix ceux qui n’en ont pas.

Avec cette dernière mesure qui rejoint toutes celles déjà visant à exclure une partie de la population, il est manifeste que le gouvernement ne compte absolument pas prendre en compte le parcours de ceux qui sont en difficulté ou fragilisés vivant dans notre pays, il oppose à cela une culture du résultat et du chiffre déshumanisante et conduisant à des situations individuelles dramatiques. Il est à craindre dans ce contexte que ces situations dramatiques qui auparavant pouvaient être évitées ou soulagées grâce à l’aide de l’état, ne le pourront plus et vont donc se multiplier.

Richard H. (LDH, section Paris 14/6)