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Inauguration d’une Plaque à la mémoire de Madeleine Pelletier

Jeudi 8 mars 2012. 11 heures.

mardi 28 février 2012, par Cécyle

Jeudi 8 mars 2012. 11 heures.
80 rue de Gergovie. 75014.

Une plaque sera dévoilée par Pascal Cherki, maire du 14e arrondissement. Cette plaque et cette cérémonie sont à l’initiative de l’association Cibel (Compagnie des insoumises, baladines, enthousiastes et lesbiennes), avec le soutien de nombreuses associations et personnalités lesbiennes et féministes.

Interventions :
- Monsieur Pascal CHERKI, maire
- Madame Evelyne ROCHEDEREUX, présidente de CIBEL
- Madame Florence DAVID, membre du conseil d’administration de la Grande Loge Féminine de France
- Le Docteur Jean-Pierre MARTIN, membre du Conseil National de l’Union Syndicale de la Psychiatrie
- Madame Gislhaine RIVET, membre de la Ligue des Droits de l’Homme

Texte gravé sur la plaque.

ICI EXERÇA ET VÉCUT LA DOCTORESSE MADELEINE PELLETIER (1874-1939) COMBATTANTE FÉMINISTE D’AVANT-GARDE

Evelyne ROCHEDEREUX – Présidente de CIBEL
MOTIVATIONS
Par l’apposition d’une plaque à la mémoire de la Doctoresse Madeleine Pelletier, sur le mur de l’immeuble du 80-82 rue de Gergovie, lieu de son premier Cabinet Médical, l’Association CIBEL a voulu rendre hommage à une féministe d’exception.

Nous célébrerons en Madeleine Pelletier :
L’enfant, issue d’un milieu pauvre, autodidacte, qui a réussi grâce à son acharnement à briser les barrières de l’élitisme bourgeois et machiste en devenant médecin.
L’étudiante en médecine qui par son combat, en 1902, a fait accéder les femmes au concours de psychiatrie jusqu’alors réservé aux hommes.
La féministe qui a participé à toutes les luttes de son temps, dont la plus emblématique, celle pour le droit de vote des femmes. Mais aussi la radicale, l’intellectuelle d’avant-garde qui seule a pris parti haut et fort pour la contraception et l’avortement ; qui s’est exprimée inlassablement sur les causes de l’oppression des femmes ; qui avant Simone de Beauvoir a analysé les facteurs sociaux et psychologiques qui façonnent les êtres humains en femmes et en hommes.
La provocatrice qui s’affichait en vêtements d’homme et cheveux courts et a donné, la première, un sens politique à ce geste : « Si je m’habille comme je le fais c’est parce que c’est commode, mais c’est surtout parce que je suis féministe ; mon costume dit à l’homme : « Je suis ton égale ».
La femme engagée sur le terrain des luttes sociales qui a participé aux combats politiques, en ayant le courage d’affronter les partis misogynes de son temps : anarchistes, SFIO, PC. Elle a fait inscrire le droit de vote des femmes dans le programme de la SFIO.
La franc-maçonne, républicaine et anticléricale, qui a intégré une loge mixte, mais dont la fougue en faveur de la mixité, malgré quelques succès, lui a aliéné de nombreux membres. Elle restera franc-maçonne toute sa vie, dans une loge indépendante.
Enfin, nous voulons réparer l’injustice et la cruauté dont elle fut victime. En 1939 elle est accusée de complicité pour l’avortement d’une enfant de 13 ans, violée par son frère. Or, Un AVC en 1937 l’a laissée hémiplégique, donc incapable de pratiquer cet acte. Au cours du procès, elle est reconnue irresponsable avec toute l’ambiguïté que recouvre ce mot : soit « non responsable » de l’avortement, soit « irresponsable » car ne disposant pas de toute sa raison. Elle est condamnée à l’enfermement en hôpital psychiatrique, sous prétexte qu’elle est « un danger pour elle-même, pour autrui et pour l’ordre public ». Elle meurt dans la plus extrême solitude, désespérée, le 29 décembre 1939.
Le temps de Madeleine Pelletier est venu, elle fut d’avant-garde toute sa vie, aujourd’hui, elle est notre contemporaine.