Chaque année, lors de son université d’automne, la LDH se penche sur des questions profondément en lien avec les évolutions de nos sociétés. En 2012, cette université aura lieu les 24 et 25 novembre à Paris. Il s’agira d’interroger la place des jeunes dans notre pays et à l’échelle européenne, de voir dans quelle mesure les générations sont en passe de devenir une nouvelle clé de lecture des fractures centrales de la société française.
Si les contours de la « jeunesse » restent mal définis, si cette étape de la vie se caractérise par une grande variété de situations, les chiffres montrent que, d’une manière générale, les jeunes sont plus exposés que leurs aînés à la précarité du marché du travail et au chômage. À partir des années 1980, la durée des études s’est allongée, mais en même temps l’entrée des jeunes sur le marché du travail s’est faite plus tardivement, plus difficilement aussi pour ceux qui sortent du système scolaire sans qualification. Les inégalités sociales et les inégalités de genre entre les jeunes ont tendance à se creuser selon leur origine sociale et leur zone de résidence, et leur niveau de vie relatif tend à décroître comparé à celui des générations précédentes, au point que de plus en plus de jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’accès des jeunes à l’ensemble des droits sociaux est aujourd’hui à construire.
Bien évidemment, toutes ces questions seront très présentes dans nos débats car de tels constats sapent les fondements d’une société de solidarité, construite – notamment – sur la solidarité entre les générations. Mais nous voulons aussi aborder la question de la stigmatisation d’une partie de la jeunesse car au cours des dernières années, tout un discours a tendu à ériger les jeunes – en particulier ceux des « quartiers » – en nouvelle « classe dangereuse » et la plupart des lois sécuritaires votées lors du quinquennat ont concerné les mineurs. Il nous a semblé également indispensable d’interroger les nouvelles formes d’engagement des jeunes générations, souvent accusées d’être individualistes, peu politisées, « désenchantées », alors qu’elles savent s’impliquer dans de fortes mobilisations ou inventer de nouvelles formes d’intervention dans le débat public. Enfin, parce que nous ne voulons pas parler des jeunes à leur place, nous avons fait le choix de confier l’animation des ateliers à des mouvements de jeunesse.
Programme
Samedi 24 novembre
Présidence : Gérard Aschieri, membre du Comité central de la LDH
9h - Accueil des participants
9h15 - Accueil par Michèle Blumenthal, maire du 12e arrondissement de Paris
9h20 - Introduction générale de Françoise Dumont, vice-présidente de la LDH
9h30 - Table ronde « Place des jeunes en Europe : des générations sacrifiées ? » avec Jean-Baptiste Prévost, membre du CESE, Erwan Quinio, co-fondateur de Génération 112 et Un(e) économiste de la CES (en attente)
11h - Pause
11h30 - Table ronde « Jeunesses, classes dangereuses et politiques publiques » avec Dominique Attias, avocate, responsable de l’antenne des mineurs de Paris, Francis Bailleau, sociologue, directeur de recherche au CNRS, Joëlle Bordet, psychosociologue du CSTB, membre du Comité central de la LDH et Maria Ines, co-secrétaire nationale du SNPS-PJJ / FSU
13h - Déjeuner libre
14h30 - 18h – Ateliers
* Jeunes des cités : des droits à part ?
Présidence : Vincent Rebérioux, vice-président de la LDH
Avec Pascal Dubernet, président-fondateur de l’association Quartier sans cible, Widad Ketfi, représentante du Bondy blog, Aniss Laouaj et Nassim Lachelache, représentants de Cités en mouvement, Rost, rappeur, président de Banlieues actives et un(e) représentant(e) du réseau (en attente)
* Place et difficultés des étudiants
Présidence : Françoise Dumont, vice-présidente de la LDH
Avec Marie-Jo Ehrhard-Weil, présidente de l’association des amis de la résidence universitaire d’Anthony et un(e) représentant(e) de l’Unef
* Jeunes et féminisme : l’impatience de l’égalité ?
Présidence : Nicole Savy, co-responsable du groupe de travail LDH « Femmes, genre, égalité »
Avec Linda Bouifrou, chercheure chargée de projet à l’ONG Said, Centre des sciences humaines à New-Delhi, Thalia Breton, porte-parole d’Osez le féminisme (OLF), Marion Charpenel, doctorante au Centre d’études européennes de Science po, Clasches, Emmanuelle Lhomme, médecin généraliste, praticien contractuel au Centre de contraception et d’IVG de l’hôpital Louis Mourier, Ancic, Raphaëlle Rémy-Leleu, étudiante en Sciences po, Garçes et Kerstin Stallmann, assistante sociale, Collectif parisien du CNDF
* Jeunes et accès à la santé
Présidence : Gislhaine Rivet, secrétaire générale adjointe de la LDH, responsable du groupe de travail LDH « Santé, bioéthique »
Avec Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée de recherche à l’Injep, Vanessa Favaro, vice-présidente de la LMDE, Carine Favier, présidente du Planning familial, Martin Rieussec, président de l’Appel de la jeunesse, Joaquim Timotéo, économiste, chargé d’études et de recherche à l’Injep<et Elise Vertier, co-responsable de Greenpride
Dimanche 25 novembre
Présidence : Nadia Doghramadjian, secrétaire générale adjointe de la LDH
9h15 - Table ronde « Les travailleurs sociaux au défi des jeunesses en crise » avec Michel Chauvière, sociologue, directeur de recherche au CNRS, Laurent Ott, formateur-chercheur en travail social, éducateur et enseignant, docteur en philosophie, président de l’association Internèdes Robinson, Claude Touchefeu, adjointe au maire de Toulouse chargée de la politique de la ville et des solidarités, vice-présidente du CCAS et de Toulouse métropole
10h45 - Pause
11h - Table ronde « Jeunes : de nouvelles formes d’engagement ? » avec Fabien Brosset, trésorier du MRJC, Jacques Ion, sociologue, directeur de recherche au CNRS, Blandine Parchemal, secrétaire aux affaires académiques de la Classe (mouvement étudiant québécois), Michel Vakaloulis, enseignant-chercheur en sociologie politique et un(e) représentant(e) d’Unis-cité (en attente)
12h30 - Déjeuner libre
14h30 - Comptes-rendus des ateliers
Présidence : Jean-François Mignard, membre du Bureau national de la LDH, rédacteur en chef d’Hommes & Libertés
* Compte-rendu de l’atelier « Jeunes des cités : des droits à part ? »
Vincent Rebérioux, vice-président de la LDH
* Compte-rendu de l’atelier « Place et difficultés des étudiants »
Françoise Dumont, vice-présidente de la LDH
* Compte-rendu de l’atelier « Jeunes et féminisme : l’impatience de l’égalité ? » Nicole Savy, co-responsable du groupe de travail « Femmes, genre, égalité »
* Compte-rendu de l’atelier « Jeunes et accès à la santé » Gislhaine Rivet, secrétaire générale adjointe de la LDH, responsable du groupe de travail LDH « Santé, bioéthique »
16h - Conclusion de l’université d’automne
Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme
Sur le site de la LDH. Ici.