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Immigration : Une politique de la honte

mercredi 28 novembre 2007

La honte, c’est ce que nous, Français, ressentons, en apprenant les conséquences odieuses, insupportables, inacceptables d’une politique de l’immigration qu’il faut qualifier d’inhumaine. Chaque jour apporte son lot d’évenements, bien peu relayés – il faut le regretter – par les grands médias d’information, événements dont on se dit qu’ils ne devraient pas se produire dans un Etat de droit, dans une République, qui plus est celle qui était à l’avant-garde de la défense des droits de l’homme et du citoyen, il fut un temps.

Avez-vous entendu parler d’Armen, 7 ans, arrêté par deux policiers dans son école à Montauban le 25 septembre 2007 ? Armen a été placé dans un foyer avec sa soeur pendant 10 jours sans pouvoir voir ses parents puis incarcéré dans un centre de rétention avant d’être expulsé, un mois plus tard, dans un pays qui ne veut ni de lui ni de sa famille.

Avez-vous entendu parler de cette femme marocaine, qui pour avoir divorcée de son mari français qui la battait n’a pas pu produire, et pour cause, de preuve de vie commune et a donc reçu de la part de la préfecture de Dijon une Obligation à Quitter le Territoire Français (OQTF) après avoir vécu 8 ans en France et réussi son intégration. Le message qui lui a été délivré par l’état républicain peut-être entendu ainsi : « Il fallait supporter la violence conjuguale, Madame, pour être autorisée à rester sur notre sol. Les huit années que vous avez passé ici ne comptent pas, vous avez un mois pour faire vos valises et partir ». Huit ans pour s’intégrer ... Un mois pour partir .... Le 19 novembre dernier, elle a tenté de mettre fin à ses jours.

Un gouvernement qui mène une telle politique d’exclusion des étrangers discrédite sa politique internationale car il bafoue les droits des plus vulnérables. Certes une politique d’immigration doit permettre de maîtriser les flux migratoires des populations, il en va, tout le monde le comprend bien, de la réussite de l’intégration des migrants, de la stabilité sociale de la nation mais pas à n’importe quel prix, pas au prix d’une répression aveugle et inhumaine qui ne vise qu’un objectif chiffré au mépris des règles les plus élémentaires de l’éthique.

Cette femme marocaine, comme Armen vient grossir le nombre croissant d’immigrés, d’inculpés, d’hommes et de femmes malades ou en situation précaire qui se voient infliger une double peine systématique. En matière d’immigration comme dans les domaines de la santé et de la justice, nous retrouvons ce désormais célèbre concept de la minorité menaçant l’ordre public et la paix sociale. Là est la plus flagrante, la plus visible, la détermination obsessionnelle et préoccupante d’un Président de la République prompt à désigner ceux qu’il faut sacrifier afin qu’une majorité triomphante puisse vivre en paix et réussir.

Ce sont aujourd’hui les acquis sociaux – et non les privilèges – de notre pays, construits tout au long de son histoire, une histoire tumultueuse, avec ses victoires mais aussi ses parts d’ombre, qui sont dilapidés par un gouvernement effectivement sans complexe hélas quant aux moyens qu’il met en oeuvre pour arriver à ses fins.

Et bien tous ceux qui entendent mettre la société au service de l’homme dans un souci d’intégration du plus grand nombre et du refus de toute forme de violence envers chacun doivent condamner ces moyens indignes et appeler à débattre sur les fins que ces moyens sont censés viser.

R.H., section LDH Paris 14/6