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Pétition — Pour qu’Aminata, gréviste du 57 Bd Strasbourg, puisse vivre librement en France

dimanche 28 février 2016, par Cécyle

Aminata victime et non coupable !

Aminata victime et non coupable ! Alors qu’elle devait avoir enfin son titre de séjour d’un an, Aminata, la plus jeune des grévistes du 57 Bd de Strasbourg, a été interpellée à la Préfecture de Police et mise en garde à vue cette semaine. Elle est poursuivie et convoquée en correctionnelle le 17 juin à 9h parce que le parquet l’accuse d’avoir usé intentionnellement et volontairement d’un faux passeport guinéen. Aminata s’est enfuie à 17 ans de Guinée Conakry suite à une série de viols et d’abus sexuels dans sa cellule familiale. Un de ses enseignants a facilité son départ en France en la confiant à un passeur. A peine arrivée en France, ce passeur la viole et disparait avec les documents d’Aminata. Elle est juste en possession de sa carte scolaire guinéenne. Nous sommes en 2012 et Aminata fait sa première demande d’asile. Dans la plus grande précarité et vulnérabilité, elle est recrutée dans un des nombreux salons de coiffure du quartier "château d’eau". Malgré sa situation, elle est l’une des premières à se rebeller, se mettre en grève et exiger ses salaires au 57 Bd Strasbourg. S’engage alors un combat juste contre un véritable système d’exploitation et de traite des êtres humains en plein cœur de Paris. Au bout de 11 mois, s’en suivront une reconnaissance en tant que salariée et la délivrance de titres de séjour provisoires autorisant le travail. Aujourd’hui Aminata a trouvé un vrai travail, un logement et l’obtention de sa carte de séjour d’un an est imminente. Imaginez son désarroi. Alors que le ministre Bernard Cazeneuve lui avait accordé l’accès à un titre de séjour, le jour où celui-ci doit lui être délivré, elle est arrêtée comme une délinquante par les services de la Préfecture. Après trois jours de garde à vue dans des conditions inacceptables, Aminata reste formelle. Elle n’a, à aucun moment, falsifié ou acheté un passeport. N’ayant pas de passeport, elle a fait une demande à l’Ambassade de Guinée. Elle y a obtenu une carte d’identité consulaire. Il lui a été répondu que l’Ambassade ne délivre plus de passeport en France, information que nous a confirmé l’Ambassade hier. Tout le monde comprendra qu’Aminata ne peut pas retourner en Guinée. Elle a donc donné procuration à un tiers pour accomplir les démarches nécessaires en Guinée. Ce passeport lui est parvenu et elle a toujours cru sincèrement que ce passeport était authentique. Bien que la Police, en trois jours de garde à vue, ait tenté de lui faire changer de version, Aminata maintient la vérité. Aminata n’est pas coupable mais se retrouve aujourd’hui à nouveau sans titre de séjour et poursuivie par la justice. Elle risque de perdre son travail, son logement, d’être condamnée, voir expulsée. En attendant, aux yeux de tout le monde, les affaires dans le quartier "Château d’eau" vont bon train et les mafieux continuent d’exploiter en toute impunité des travailleurs vulnérables. La CGT appelle au soutien le plus large pour qu’Aminata puisse vivre en France librement sans que les pouvoirs publics ne la remettent entre les mains des coiffeurs mafieux ou ne la renvoient dans son pays pour retrouver ses violeurs. De nombreuses femmes comprendront ce que vit Aminata. Il est temps que toutes les femmes puissent vivre dignement et librement en France.

Pour signer la pétition, c’est ici.