Des milliers de personnes se réunissent place de la République à Paris, et dans toute la France, depuis le 31 mars. Des assemblées se forment où les gens discutent et échangent. Le public, constitué en majorité de jeunes, se réapproprie la parole et l’espace public dans une forme originale de démocratie tout en la construisant, comme en témoignent des formes d’organisation non hiérarchiques et la diversité des thèmes (logement, climat, sexualité, féminisme, santé, intermittents…).
La loi travail, l’état d’urgence ont été les moteurs de cette mobilisation.
Quels que soient le prolongements de ce mouvement, on ne peut que saluer cet exercice salutaire de démocratie qui tranche de façon innovante avec la monopolisation de la parole publique comme le montre la grande diversité de celles et ceux qui prennent la parole.
Profondément attachés à la liberté d’expression, nous apportons notre soutien à ce mouvement et demandons avec force aux autorités compétentes de garantir des conditions satisfaisantes à ce sursaut démocratique.
Cela suppose de fournir des conditions matérielles décentes (WC, éclairage) aux participants et de cesser un encadrement policier permanent émaillé de démonstrations de force et de destruction injustifiable d’installations ou de matériel, voire de nourriture.
La démocratie est incompatible avec l’état de siège.
Ce n’est pas ce signal qui doit être envoyé à la jeunesse, mais celui de la liberté dont ils pourront s’emparer.
Fédération LDH de Paris