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Enseignement et culture dans les prisons

samedi 8 mars 2008

Les personnes incarcérées ont, pour la plupart d’entre elles, un faible niveau d’études. Aussi, afin de favoriser la réinsertion des détenus à leur sortie, il est souhaitable que le temps de la détention soit utilisé dans un but d’éducation et de formation. De même, développer l’accès des personnes détenues à la culture permet de leur donner les moyens de se réinsérer à l’issue de leur condamnation en ne les excluant pas du monde extérieur.

L’enseignement en détention
L’enseignement en prison est assuré par l’Education nationale, qui tente de répondre à de multiples objectifs : faire respecter l’obligation scolaire pour les détenus de moins de 16 ans, repérer et lutter contre l’illettrisme très répandu en prison et, plus généralement, permettre à celles et ceux qui le désirent de poursuivre leurs études.
Selon l’administration pénitentiaire, en 2005, 37 939 personnes (pour une population carcérale de 59 197 personnes détenues) avaient suivi une formation de base : français langue étrangère ou alphabétisation, préparation du CFG (certificat de formation générale), au CAP ou au BEP, préparation au bac ou au DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires) ou formation supérieure (pour 2,2 % des détenus suivant un enseignement).
L’enseignement en détention connaît pourtant certaines difficultés. En effet, les moyens matériels manquent bien souvent et les enseignants sont peu nombreux. De plus, l’accès à l’enseignement se révèle difficile pour les détenus qui doivent travailler afin d’assurer leur subsistance.
Parallèlement à la mission de l’Education nationale, des associations interviennent en matière d’enseignement en prison. C’est le cas d’Auxilia, qui dispense des cours gratuits par correspondance aux personnes détenues depuis 1959. Depuis 1976, le GENEPI propose également des activités scolaires en détention qui ont pour objectif la lutte contre l’illettrisme, la remobilisation des savoirs fondamentaux ou encore la préparation de diplômes.

L’accès à la culture en prison
De même que d’autres associations, le GENEPI intervient en détention par le biais d’activités socioculturelles telles que notamment des ateliers d’arts plastiques, de revue de presse ou encore de théâtre.
Des activités culturelles sont également mises en place par le SPIP, qui mobilise des intervenants extérieurs sur un projet culturel au sein de la prison qui associe les détenus : plasticiens, musiciens, comédiens etc. Occasionnellement, des artistes sont invités à présenter leurs spectacles dans des établissements pénitentiaires.
Outre les ateliers proposés en détention, un accès des personnes incarcérées à la lecture est rendu possible par la présence de bibliothèques dans les prisons suite à une convention signée en 1985 entre le ministère de la Culture et celui de la Justice.
Radio et télévision ont fait leur apparition en détention en 1975 et permettent l’accès des détenus à l’information. Mais ce matériel a un prix, variable selon les établissements : 40 € par mois en moyenne pour un téléviseur.
Des efforts ont été déployés ces dernières années pour accroître l’offre culturelle en détention ; ils demanderaient à être poursuivis.

Cultes
Le Code de procédure pénale prévoit que « chaque détenu doit pouvoir satisfaire aux exigences de sa vie religieuse, morale ou spirituelle ». Des aumôniers chrétiens, juifs et musulmans, habilités par l’administration pénitentiaire, assurent des permanences dans les prisons. Cependant, les confessions sont représentées de manière très inégale et la pratique religieuse est souvent rendue difficile par l’organisation de la détention.